Tout va bien en amérique

Théâtre des bouffes du nord - mars/avril 2013 - scénographie et images live traitées sur logiciel spécifique

Un essai théâtral et musical de Benoît Delbecq et David Lescot
Mise en scène: David Lescot
Direction Musicale: Benoît Delbecq
Scénographie: Eric Vernhes
Cinéaste électronique: Eric Vernhes
Lumières: Paul Beaureilles
Costumes: Sylvette Dequest

Batterie et électronique en temps réel: Steve Argüelles/ Narration, chant, électronique et personnages multiples: D’ de Kabal /Piano, claviers, électronique, chant, narration: Benoît Delbecq /Narration, chant, clavier, personnages multiples: Irène Jacob /Chant gospel, narration: Ursuline Kairson /Slam, narration, claviers, électronique: Mike Ladd /Guitares, électronique, chant, narration: Franco Mannara

LE MAGAZINE LITTERAIRE: “…Dans une excellente scénographie d’Éric Vernhes, sept comédiens et musiciens disent, chantent et jouent divers récits de fondation des États-Unis d’Amérique. Ces récits de fondation sont des récits de destruction. Celui de Christophe Colomb ne s’enthousiasme de la gentillesse des Indiens que pour mieux programmer leur sujétion et leur évangélisation. Celui de Catherine Weldon raconte comment la jeune artiste, ayant pris le parti de Sitting Bull, a été mise au ban de la communauté blanche. On revit ensuite l’anti-western de Robert Altman, McCabe & Mrs Miller, les délires prophétiques du Ku-Klux-Klan, les règles de ségrégation raciale, l’adaptation forcée des immigrés siciliens… Chaque performeur divise sa propre voix, en fait jouer des tonalités et des sonorités contradictoires. Aucune voix ne se ressemble. On passe de l’une à l’autre allègrement, parfois à une vitesse folle, à la limite de la superposition, comme on passe tout aussi rapidement du français à l’anglais surtitré et à l’anglais sans surtitre, de la parole au slam, du slam au gospel et du gospel au chant de cabaret. Ici, au contraire du spectacle de Lepage, rien ne coïncide. Cette non-coïncidence prend le parti des individus. Chaque figure visitée et presque aussitôt abandonnée émeut, par la grâce conjuguée du récit et de l’engagement vocal et corporel du conteur-chanteur. Tout, même les images projetées sur l’écran dressé derrière l’espace des musiciens, est d’abord l’objet d’un extraordinaire travail rythmique. Cette discontinuité permanente et mobile est savamment orchestrée pour l’avenir. C’est ainsi, en tout cas, que Benoît Delbecq décrit son projet : «Gospel à venir, baroque re-songé, rap de demain, jazz d’après-demain, soul songs du futur remixées sur le vif, spoken-word post-contemporain…»

RHINOCEROS – Cecile Maslakian « … Rien de plus électrisant que la présence d’Ursuline Kairson qui vit et chante le gospel comme elle respire. Et quelle force se dégage des slams graves de Mike Ladd dénonçant la violence et la peur ! L’œil aussi est à la fête. La mise en espace est brillante dans tous les sens du terme et les projections d’Eric Vernhes habitent littéralement le plateau. Très inspirées, ses images palpitent, crépitent et irradient la scène. »