MEETING PHILIP

Métal, écran, ordinateur, projecteurs sur lyre, ventilateur, composition musicale et logiciel spécifique, son. 2.6*2.3*1m. Coproduction festival VIDEOFORMES 2024 – (c) CNRS pour la conférence).

«Je ne plaisante pas. C’est très sérieux, très important. Vous devez comprendre que, pour moi, le fait de déclarer une chose pareille est sidérant aussi. Un tas de gens prétendent se rappeler des vies antèrieures; je prétends, moi, me rappeler une autre vie présente. Je n’ai pas connaissance de déclarations semblables, mais je suppose que mon expèrience n’est pas unique. Ce qui l’est peut-être, c’est le désir d’en parler.»

Philip K.Dick, 1977

Meeting Philip est une oeuvre musicale, vidéographique et plastique construite autour de l’enregistrement de la conférence donnée par Philip K. Dick en 1977 à Metz. Lors de cette intervention, Philip K. Dick révéla que l’un de ses thèmes favoris, l’existence d’une pluralité d’univers parallèles, était bien une réalité et non une fiction. Pour lui, il ne faisait aucun doute que notre monde était issu d’un programme informatique dont le concepteur (Dieu, programmeur reprogrammeur), changeait épisodiquement des variables dans le passé, ce qui perturbait le déroulement de notre temps présent et donnait naissance à d’autres univers uchroniques et divergents. Les impressions de « déjà-vu » résulteraient directement de cette « reprogrammation». Il entreprit ensuite de faire le récit de ses propres « glissements » d’un univers à l’autre, affirmant que dans l’un de ces mondes, il avait été assassiné par l’administration de Richard Nixon. Dans un autre encore, il avait rencontré Aphrodite dans un paysage pré-chrétien dont la description ressemblait à une illustration de comic-book. Dans Meeting Philip, installation artistique visuelle et sonore, l’artiste ne répond pas à la question de la crédibilité du récit de K. Dick, mais considère plutôt que cette question est sans objet. Confronté aux nombreuses facettes de la personnalité de K. Dick, à ses errements et ses fulgurances, il prend le parti de l’écrivain face au prophète auto-proclamé. Le second (qui n’a jamais convaincu personne) n’est finalement que l’outil du premier (qui est reconnu comme génial).

EXTRAIT (3 minutes):