Ligne de fuite

Installation. 2019. Acier, plexiglass, 2 écrans, ordinateur, caméra, haut-parleur.
Encombrement minimum : 220 x 200 x 170 cm

«Parce que nous ne savons pas quand nous allons mourir, nous pouvons penser à la vie comme à un puits inépuisable. Pourtant, tout n’arrive qu’un certain nombre de fois, et un très petit nombre en réalité. Combien de fois encore vous souviendrez-vous d’un certain après-midi de votre enfance, un après-midi qui fait si profondément partie de votre être que vous ne pouvez même pas concevoir votre vie sans lui ? Peut-être quatre, cinq fois plus, peut-être même pas cela. Combien de fois encore regarderez-vous la pleine lune se lever ? Peut-être 20. Et pourtant, tout cela semble sans limite.»

Paul Bowles, «The sheltering sky»

«Lignes de fuite» met en scène en scène ces images particulières dont parle Peter Bowles sur lesquelles le flux de la vie achoppe. Les captations vidéo de quelques-uns de ces moments glissent à la surface d’un écran horizontale. Ces images viennent se placer aléatoirement sous une caméra d’observation qui les diffuse sur un second écran en tant que continuité cinématographique. Sur cet écran se condensent les hachures du temps, les décompositions d’instants notables de la ligne “pellicule” de la vie. Souvent, la caméra re-filme les images qu’elle vient de capter. Le processus de “feedback” qui en découle provoque une dégradation de la qualité des images, évocation du processus d’érosion de la mémoire et de finitude.