De notre nature

Bois, métal,ordinateur, écran, électronique, électromécanique. 200*70*70 cm

« De notre nature » est Inspirée par le livre II de «De rerum natura », de Lucrèce. Ce poème en langue latine, écrit au premier siècle avant notre ère, constitue une traduction de la doctrine atomiste développée par Epicure environ deux siècles auparavant. 
Le livre II tourne autour de la physique atomique et de la constitution des corps : selon la doctrine épicurienne, la matière se compose de particules indivisibles qu’il dénomme « atomes ». Ces atomes se meuvent aléatoirement dans le vide et peuvent se combiner pour former des agrégats de matière qui peuvent aussi bien incarner un homme que n’importe quel objet.
 Dans ce cadre matérialiste, Lucrèce met en avant le concept de « clinamen » : un écart, une déviation spontanée et aléatoire des atomes par rapport à leur chute verticale dans le vide, qui leur permet de s’entrechoquer et de générer la matière. De cette mécanique atomiste, Epicure déduit l’absence de déterminisme divin et la preuve de l’existence de notre libre-arbitre.
Cette vision cosmogonique est représentée au travers d’une installation composée d’une colonne surmontée par un plateau dorée contenant des billes et d’un écran-miroir à quelque pas de la colonne.
 Quand le spectateur s’approche, le plateau contenant les billes – représentation des atomes de la doctrine épicurienne – commence à osciller. Les billes roulent et s’entrechoquent, générant une « vague » sonore. Simultanément, une image fragile du spectateur se dessine sur l’écran comme si elle était générée par le mouvement des « particules » dans le plateau.
En absence de mouvement, la représentation du vide initial et des particules isolées réapparaît progressivement sur l’écran.
Les traits si particuliers qui dessinent le contour des silhouettes présentes dans le champ de la camera sont le résultat d’un programme spécifique. 
On retrouve le même procédé dans le triptyque de photos « Berck Plage« , élaborées à partir d’images fixes.