Rester

Coffret 35*27 comprenant un livret 24 pages et un DVD. 200 exemplaires.

J’ai voulu réunir trois travaux, réalisés en 2009 et 2010, qui parlaient de la même chose : le voyage, la fuite, l’impossibilité de “rester” quelque part. Il s’agit de “One’s mind”, “l’Homme familier” et “Chaman”. D’une facture littéraire, Chaque travail laisse s’exprimer un personnage qui est, d’une façon ou d’une autre, confronté au déracinement et à l’errance. Pour différentes raisons, aucun d’eux n’arrivent à trouver sa “place”. Le mot “Rester”, qui est le titre du projet global, représente pour eux une aspiration en même temps qu’un questionnement. Formellement, le regroupement de ces travaux a pris la forme d”un coffret en carton noir, avec “RESTER” sérigraphié en blanc sur le couvercle. Il contient un livret format B3 de 24 pages en quadrichromie ainsi qu’un DVD. Il a été tiré à 200 exemplaires numérotés. La diffusion du coffret se fait par sa mise à disposition en des lieux habilités à diffuser des images ou des écrits (musées, bibliothèques, galeries….) Le coffret est placé clandestinement, mais selon des modalités précises : Il ne doit pas interférer avec la présentation d’autres travaux artistiques, ni perturber l’usage du lieux. Le destin final du coffret, destruction, archivage, remise en circulation, est laissé au hasard de sa rencontre avec celui qui le prend en main. Ce mode de diffusion est le seul qui soit légitime, cohérent, en continuité avec les trois histoires singulières qui y sont racontées, et avec l’élan dont ce travail est issu : l’aspiration à un “ailleurs”, un ailleurs ou l’on puisse “rester” et qui finalement se trouve être dans le regard d’un autre, au terme d’une rencontre imprévue. Une partie du projet se porte sur l’état de conscience du spectateur qui découvre l’objet. La curiosité, l’attention que l’on porte à un objet incongru ou indésirable, amène le spectateur a une qualité de regard particulière très difficilement atteignable dans un contexte normal où la découverte est annoncée et prédéfinie. Cela renvoie à l’idée d'”innocence du regard” dont il est question dans “One’s Mind”.